Si la dégradation de la qualité de l’air est devenue une préoccupation majeure au niveau international, notamment dans les pays industrialisés, c’est avant tout en raison des impacts possibles de cette pollution, en particulier dans l’hémisphère nord confronté au phénomène de pluies acides et dont certaines conséquences parmi d’autres, seraient le dépérissement des forêts et la dégradation des sols et des matériaux.
En Algérie, le problème est perçu beaucoup plus en termes de nuisances locales dont les impacts sur la santé humaine sont considérés comme prépondérants, que comme un problème de dimension planétaire notamment pour ce qui relève de la pollution atmosphérique trans-frontière. Cette perception du phénomène se justifie par le fait que les polluants atmosphériques excèrcent des effets directs et souvent visibles au niveau local alors qu’au niveau régional les effets indirects, bien qu’ils seraient plus importants, n’ont pas ce caractère spectaculaire, du moins à court terme. Les effets indirects, tels que l’altération et la dégradation des cultures, des sols et des matériaux sous l’effet des dépôts acides ne sont pas encore véritablement perçus comme une préoccupation du moment.
La pollution atmosphérique bien que pouvant résulter de phénomènes naturels tels que les éruptions volcaniques, n’a en général, du moins pour les pollutions de type chronique, que des causes liées directement aux activités humaines. Tel est le cas en Algérie, particulièrement en ce qui se rapporte à la dégradation de la qualité de l’air dans les agglomérations urbaines ou dans les zones industrielles.
Les niveaux de pollution atmosphérique atteints en Algérie sont difficiles à établir en raison de la quasi-absence de résultats de mesures directes des concentrations de polluants. Néanmoins, compte non tenu de la pollution transfrontière, il est possible d’apprécier ces niveaux à travers les estimations basées sur des modèles théoriques, notamment comme ceux utilisés dans l’étude réalisée par Mr MT AOUDIA dans le cadre du projet d’élaboration du Plan National d’Action Environnemental (PNAE).